ça part de là, d'une boîte à musique. en réalité, ce n'est pas vraiment une histoire de boîte à musique. non, enfin si c'est plutôt l'histoire d'une vieille bâtisse de haute-savoie. voilà c'est ça c'est l'histoire d'une boîte à musique et d'une vielle bâtisse. une histoire de famille. un passage obligatoire. voilà ça part de là, d'une tradition familiale.


« au fond, je crois que la terre est ronde pour une seule bonne raison. après avoir fait le tour du monde. tout ce que l’on veut c’est être à la maison. » orelsan

« olympe, mon enfant. avec votre mère nous devons partir, on viendra vous chercher pour les vacances de noël. » elle embrassait ses parents avec une certaine retenue. à côté d'elle se trouvait ses valises comportant l'intégralité de son dressing, chaussures et accessoires compris. faisant face à ce magnifique portail, elle portait une magnifique robe aux teintes orangée, ballerines aux pieds. un sourire se dessinait sur son visage affichant des traits encore enfantins. elle était sereine. un teint halé visible trahissait de nombreuses heures passer à flâner sous le soleil de saint-tropez. des souvenirs de vacances s'effaçant peu à peu. elle était pleinement consciente qu'il ne lui restait plus que deux ans à passer entre ses murs mais face à cette fatalité, elle ne préférait pas y penser. le moteur de la porsche cayenne noire de ses parents retentissait. le temps que la jeune blonde se décide à tourner la tête que la voiture était déjà au loin, devenant au fur et à mesure un point rétrécissant jusqu'à finir par disparaître. elle haussait les épaules. dans sa famille, les adieux n'ont jamais été déchirants, personne n'avait jamais versé une seule petite larme de tristesse. au contraire, tout le monde se réjouissait de cette séparation. ils n'avaient jamais fait l'effort de l'accompagner plus loin que le portail, toujours dans cet esprit de personnes à statut et toujours pressées n'ayant certainement pas le temps et probablement peu l'envie d'en perdre. le temps c'est de l'argent comme dirait monsieur jacques de sade, père d'olympe. éternel recommencement. elle pouvait en réalité se réjouir qu'ils aient daignés l'accompagner en voiture jusqu'à fond de l'étang. généralement, elle devait se débrouiller par ses propres moyens. elle est grande, elle peut prendre le train, non ? pour relier st-tropez au pensionnat, cinq heures de route avaient été nécessaire. bercée par la musique de son lecteur mp3 de la fameuse marque qui arbore une magnifique pomme en guise de logo, olympe avait fini par s'endormir la tête posée contre la vitre teintée, les nocturnes de chopin avaient eu raison de sa lassitude. il semblait que le temps passait plus rapidement lorsqu'on se trouvait dans les bras de morphée. « mademoiselle olympe, on vous attendait. » elle faisait face à mademoiselle dubois, surveillante en chef des filles - pouvant être assimilée à la doyenne dans l'exercice de sa fonction. - elle connaissait olympe depuis son arrivée à fond de l'étang. olympe affichait un petit sourire la saluant de manière courtoise.