Odieuse, drôle, pessimiste, exaspérante, imaginative, égocentrique, grande gueule, obstinée, peste, mutine, hyperactive/hystérique, maladroite, spontanée, sans repères, irascible, gamine, menteuse. Léa, elle fait chier.

« – Motus et bouche cousue ? (elle acquiesce) Ça baigne. Excuse-moi, je vais rentrer chez moi faire ma crise cardiaque. – Vincent ? Tu la veux la blague des cinq filles qui affrontent la pieuvre ? – Si tu veux. Seulement, s'il faut rire, j'ai peur d'être trop pétrifié pour ça. – Puisque je te dis que c'est pas une blague qui fait rire. Mais enfin, si tu veux encore l'entendre, je te la dis. – Je suis impatient. – Alors voilà, trois tomates se baladent dans l'avenue. Papa tomate, maman tomate et bébé tomate. Bébé tomate traîne, regarde les belles nanas. Papa tomate se met en rage, lui balance une claque et lui dit : Qu'est ce t'as ? T'es tout rouge. – Hum hum. – T'es tout rouge. »

Faisons simple, faisons bref : tu penses quoi du pensionnat ? Le trou du cul du Monde, c’est tout. Y’a trop de verdure, j’aime pas le vert. Le vert : ça craint. J’aime pas non plus les couleurs de l’automne ; ça m’fait penser à l’univers qui pourrit, certes pour mieux renaître, mais il pourrit quand même. Et ne parlons pas de l’hiver, de la neige, des pauvres enfoirés avec leurs moufles et leurs écharpes. J’aime pas non plus les fleurs, donc le printemps m’exaspère. Y’a que l’été, mais encore, il fait trop chaud. J’aime pas le cadre, tout simplement. J’aime pas l’ambiance. J’aime pas les gens. Y’a trop de Monde ici, tous serrés les un contre les autres, cœurs contre cœurs – qu’ils disent, ces cons. Moi, j’suis une solitaire. J’ai besoin d’espace, de personne. J’ai simplement besoin d’air. Je vois. Et donc, tu es là depuis combien de temps ? Depuis trop longtemps. Beaucoup trop longtemps. Depuis le jour où mon père, dans son infinie connerie, décida d’abdiquer face à Maman, et d’me balancer ici. Jeter comme tu jetterais une vielle chaussette, un mégot de cigarette, ou ta saloperie de culotte. C'est mon dépotoir cet endroit, ma poubelle grandeur nature et personnelle. Putain d’exil. Putain de facilité. Je hais mon père, je hais Maman. T'façon, c'est qu'une question de temps cette affaire, hein. J'vais me tirer. J'sais pas encore comment, ni quand, mais j'y arriverai. C'est sûr, ça coule de source. La providence est une putain capricieuse, sauf que moi, elle m'fera pas chier – elle a intérêt de m'accorder ses faveurs, pour une fois. Merde. Tu décrirais la façon de faire des gens ici comment ? Naze. Chiante. Désespérante. Les gens ici, ils fabriquent des illusions, toutes aussi belles qu’un conte de fées, ça brille, ça scintille, et les gosses avalent plus vite qu’une catin. On dirait qu’ils s’auto-admirent, s’auto-aiment, c’est dégueulasse. Je t’aime, parce que tu m’aimes, et bla bla. Moi, j’fonctionne pas comme ça, j’suis pas sale sentimentalement, moi. Un peu d’honnêteté, ça peut pas leur faire de mal, l’adorable hypocrisie me fout la gerbe. J’préfère intercepter les belles paroles, chier dessus, et leur jeter à la figure. Et puis ensuite, forcément, ces putains d'ingrats, ils osent me punir pour ça. Sérieux, où va le Monde ? On se le demande. Personne me comprend. En vérité, j'crois que les gens se donnent même pas la peine d'essayer de m'écouter ; ils ratent quelque chose, sincèrement. C'est quoi la chose qui pourrait te causer le plus de soucis ? réponse ici, un minimum développer : merci.

PSEUDO réponse ici. PRÉNOM réponse ici. ÂGE réponse ici. T'HABITES OU ? réponse ici. TON AVIS SUR LE FORUM réponse ici. COMMENT TU L'AS CONNU réponse ici. UN TRUC A AJOUTER ? réponse ici.